Plus de 170 membres de l’AFPC travaillant au Bureau du vérificateur général du Canada intensifient leurs moyens de pression dès aujourd’hui, avec un arrêt de travail complet.
La vérificatrice générale Karen Hogan a déclaré que la grève en cours retarderait la publication des rapports à venir et perturberait les travaux de modernisation du BVG. Elle a en outre précisé que si le BVG est officiellement indépendant du Parlement, c’est « la présidente du Conseil du Trésor qui donne au BVG son mandat de négociation collective » et qui détermine « son approche en la matière ».
Retard dans les audits de performance
Après maintenant près de trois mois de grève, il est bien évident que le gouvernement fédéral, par l’entremise du Conseil du Trésor, ne met pas les efforts pour régler le différend. La grève s’étire, et le rôle du gouvernement à cet égard est inquiétant : les rapports qui en souffriront sont ceux d’audits de performance dans plusieurs dossiers clés, comme la préparation aux situations d’urgence, la cybersécurité, l’itinérance et les dépenses entourant la vaccination.
« Ces audits de performance ne font pas toujours bien paraître le gouvernement », explique Alex Silas, vice-président exécutif régional de l’AFPC-RCN. « C’est à se demander si le gouvernement cherche à retarder la publication de ces rapports. Qu’a-t-il à cacher? »
Le refus du gouvernement d’accéder aux demandes de nos membres est d’autant plus préoccupant qu’il s’agit d’un groupe composé à 75 % de femmes. Pourquoi un gouvernement soi-disant « féministe » qui se dit constamment sensible à la situation des femmes ne règle pas immédiatement ce conflit de travail?
Il en coûterait 215 000 $.
Depuis le 26 novembre, nos membres au BVG exercent des moyens de pression, qui se sont résumés jusqu’ici à une combinaison de grève du zèle et d’actions stratégiques. Il y a maintenant trois ans et demi qu’ils sont sans contrat de travail. Voici leurs demandes :
1) l’adoption d’une grille salariale comprenant des augmentations économiques cohérentes par rapport à celles de l’administration publique centrale;
2) la parité salariale avec les autres groupes du BVG.
L’AFPC estime que cela représente environ 215 000 $ par année pour le BVG, soit moins de 0,2 % de son budget. Au regard des dépenses annuelles de plus de 350 milliards de dollars du gouvernement fédéral dans son ensemble, c’est de la petite monnaie. Qui plus est, 215 000 $, c’est une fraction de la rémunération au rendement ajoutée directement aux salaires des gestionnaires du BVG de manière récurrente en 2019 – cela totalise annuellement près de 2 millions de dollars.
Nos membres font une vaste gamme de tâches techniques, professionnelles et administratives qui permettent au BVG de réaliser sa mission. Ils jouent un rôle clé pour que le Parlement reçoive en temps utile des rapports détaillés sur les activités des gouvernements fédéral et territoriaux et la gestion des fonds publics.