Négos avec le CT : à quoi pourrait ressembler la grève?

Plus de 165 000 membres de l’AFPC sont en négociation avec le Conseil du Trésor et les grandes agences fédérales.

Saviez-vous que l’AFPC représente l’un des plus grands groupes de personnes syndiquées au Canada? Ensemble, nous avons beaucoup de pouvoir.

Nous utilisons ce pouvoir pour faire pression sur le gouvernement afin de négocier un contrat de travail qui nous donnera des salaires tenant compte de l’inflation, la sécurité d’emploi, l’équité au travail et une meilleure conciliation travail-vie personnelle.

Si le gouvernement ne coopère pas, nos membres doivent se préparer à intensifier les moyens de pression, et même débrayer. 

Quand on pense à la grève, la première chose qui nous vient en tête, c’est souvent la grève générale. Mais il y a d’autres types de grèves.

Tout d’abord, la grève du zèle. Ce moyen de pression consiste à travailler plus lentement ou à appliquer à la lettre toutes les lois et les règles pour ralentir la productivité.

Un bel exemple : en août 2021, nos membres travaillant aux douanes ont posé aux voyageurs entrant au pays toutes les questions du manuel, vérifié de A à Z les reçus d’achats transfrontaliers et inspecté de fond en comble les véhicules commerciaux.

Imaginez les retards aux frontières! Deux jours plus tard, l’Agence des services frontaliers retournait à la table de négociation et l’équipe décrochait une nouvelle entente.  

La grève du zèle consiste aussi à refuser les heures supplémentaires, à suivre à la lettre la description de travail et la convention collective, à prendre toutes ses pauses et à éviter tout travail supplémentaire. 

La grève d’avertissement est un autre moyen de pression efficace. C’est un court exercice visant à montrer à l’employeur quelles seraient les conséquences d’une grève prolongée. Par exemple, les membres peuvent organiser une réunion syndicale ou une formation pendant les heures de travail ou finir leurs journées une heure plus tôt. 

Autre option : la grève stratégique. Une grève stratégique, c’est un arrêt de travail exécuté par un nombre limité de membres dans quelques endroits soigneusement choisis pour avoir un impact maximal.

Ce qui s’est produit en Colombie-Britannique cet été en est un bon exemple. Le Syndicat du personnel général de la Colombie-Britannique a exercé des moyens de pression contre le gouvernement provincial en tenant un piquet de grève devant les entrepôts de la BC Liquor Distribution Branch, pour forcer les magasins d’alcool à rationner les ventes. Après deux semaines, le gouvernement est revenu à la table de négociation avec une meilleure offre.

Les membres peuvent également mener une grève tournante, c’est-à-dire une succession d’arrêts de travail surprise d’une journée dans divers endroits stratégiques. Par exemple, les membres de l’Ontario font la grève le lundi, ceux du Québec le mardi, ceux du Manitoba le mercredi, et ainsi de suite.  

Les grèves tournantes sont courantes dans le secteur public. Elles limitent les répercussions sur les personnes qui dépendent des services offerts tout en laissant les employeurs sur le qui-vive. Les postiers y ont souvent recours. C’était le cas notamment en 2018. Le personnel des garderies du Québec a lui aussi entamé une série de grèves tournantes en septembre 2021. Résultat : une belle entente de principe en décembre.

La grève générale, quant à elle, est un arrêt de travail complet exécuté par tous les membres d’une unité de négociation en même temps. C’est ce à quoi beaucoup de gens pensent lorsqu’ils entendent le mot « grève », mais ce n’est qu’un moyen de pression parmi tant d’autres. 

Les membres du Bureau du vérificateur général ont mené une combinaison de grèves du zèle et de grèves stratégiques avant de passer à la grève générale à la fin de février. À la mi-mars, l’employeur avait changé son fusil d’épaule et les membres décrochaient un nouveau contrat de travail. 

Peu importe la forme que prendra la grève, la meilleure façon de l’éviter est de s’y préparer. C’est pourquoi il faut absolument se mobiliser et passer à l’action

Renseignez-vous, mobilisez-vous et participez à nos actions, nos séances d’information, nos dîners-causeries et nos ateliers.