42 % des Canadiennes et des Canadiens vivent de chèque en chèque. La plupart des gens ne sont plus capables d’épargner assez pour investir sur le marché boursier. Les actions ne sont plus désormais qu’à la portée des plus riches, dont le premier percentile gagne dix fois plus que le citoyen moyen.
2013 a été une année record pour le marché boursier, ce qui reflète les profits engrangés par les entreprises sur le dos des travailleuses et des travailleurs, en réduisant les salaires et en augmentant les délocalisations. En effet, les salaires dans la classe moyenne sont à la traîne et on remplace des emplois à temps plein par des emplois à temps partiel ou des contrats.
Les profits des entreprises ont augmenté au cours de la « reprise » des cinq dernières années. Les entreprises devraient mettre au travail leurs abondantes liquidités. Leurs revenus représentent à présent la plus grande part du revenu intérieur brut, tandis que les salaires en représentent une portion plus modeste que jamais.
C’est ça, le partage des richesses, dans notre société!
Les gouvernements décident des règles du jeu sous l’influence des lobbyistes du secteur privé et de leurs généreux donateurs de campagne. Ils réduisent les impôts des riches et des grandes entreprises, privant ainsi le trésor d’un revenu important. Ils rejettent les propositions de mesures incitatives pour créer des emplois, comme les allègements fiscaux aux entreprises qui recrutent bel et bien des gens, plutôt que des baisses d’impôt généralisées. Cette situation mène à des compressions dans les budgets fédéral et provinciaux, réduisant ainsi la demande générale et aggravant le chômage. De même, les salaires restent bas, dans le secteur privé comme dans le secteur public. Et pour s’assurer que les salaires n’augmentent pas, les gouvernements de droite font la promotion de lois assurant le « droit au travail », qui coupent l’herbe sous le pied des syndicats et minent leur capacité à négocier.
Le régime fiscal est biaisé contre les salariés. Les gains en capital et les dividendes touchés surtout par les riches sont imposés à faible taux, deux à trois fois inférieur à celui qu’on inflige à la classe moyenne. Qui y gagne? Les hauts dirigeants d’entreprises, les courtiers et conseillers financiers, les gestionnaires de fonds de placement et de fonds de capital-investissement, car leur prime de fin d’année est liée au marché boursier. Et les « effets de retombées » se sont changés en « effets de remontées », car c’est de toute évidence le meilleur système de tous les temps pour enrichir les riches.
Jamais dans notre histoire si peu de Canadiennes et de Canadiens ont tiré profit des retombées de l’économie du second plus grand pays de la planète. C’est injuste et dangereux. Heureusement, les syndicats comme l’AFPC s’opposent à cette tendance en défendant et en appuyant des groupes comme ACORN, le Centre canadien de politiques alternatives et l’Institut Broadbent. Ensemble, nous pouvons lutter contre cette logique de la cupidité qui nuit à la classe moyenne et profite aux riches.