Voici la déclaration d’Alex Silas, vice-président exécutif de l’Alliance de la Fonction publique du Canada — Région de la capitale nationale.
La population d’Ottawa, dont de nombreux membres de l’AFPC, a participé à diverses actions directes pendant la fin de semaine pour envoyer un message clair au convoi : Ça suffit, l’occupation. Fini l’intimidation de nos communautés. Stop à la haine. Rentrez chez vous maintenant.
Restez à l’affût des prochaines actions de la coalition Community Solidarity Ottawa »
Samedi, quelque 4 000 résidents d’Ottawa ont participé à une contre-manifestation organisée au parc Lansdowne. La foule a ensuite marché avec détermination dans les rues environnantes. Cette manifestation inspirante a procuré à de nombreux résidents du centre-ville le sentiment de solidarité et de soutien dont ils avaient tant besoin, ces derniers ayant été abandonnés par la ville d’Ottawa et le Service de police d’Ottawa depuis le début de l’occupation, le 28 janvier.
An historic memento, free to share: 🌸
— 𝙱𝚛𝚞𝚌𝚎 𝚅 𝙲𝚘𝚗𝚠𝚊𝚢 (@BruceVConway) February 14, 2022
The #BattleForOttawa fought by true Canadians. 🇨🇦 Feb 2022. pic.twitter.com/Yeg8oufvzO
Les partisans du convoi donne comme exemple de leur intention pacifique que les manifestants dansent et font la fête près de la Colline du Parlement. Mais ce que les personnes habitant au cœur de la ville connaissent la situation réelle : ces trois semaines ont été marquées par de nombreux incidents au cours desquels des partisans du convoi ont menacé et harcelé des résidents, ce qui a entraîné la fermeture d’épiceries, de restaurants et de garderies. Certains partisans ont même tenté de mettre le feu à un immeuble d’habitation en pleine nuit. Malgré une injonction de la Cour, les manifestants ont continué de klaxonner et d’utiliser des feux d’artifice. Pire encore, tout cela se passe sous le nez du Service de police d’Ottawa, un laissez-faire qui exacerbe la crise en raison du refus de faire respecter les règlements les plus élémentaires.
these are the heroes in Ottawa right now. standing up by foot — lining up in front of trucks to stop #ottawasiege. pic.twitter.com/c8kZutLY6P
— Andrew Baback Boozary MD (@drandrewb) February 13, 2022
Face à cette situation intolérable, la population d’Ottawa s’est de nouveau mobilisée pour défendre sa communauté dimanche matin : elle a formé un barrage pacifique au pont Billings pour bloquer la route à plus d’une trentaine de voitures et de camions à destination de la Colline du Parlement. Baptisé #BattleOfBillingsBridge, ce barrage a permis d’immobiliser le convoi. Les partisans du convoi ont été autorisés à partir seulement après avoir accepté de laisser leurs bidons d’essence et de retirer leurs insignes, et avoir promis de faire demi-tour et de rentrer directement chez eux.
Il est évident que derrière la manifestation se cache autre chose que la colère de camionneurs. Leurs protestations sont coordonnées par des personnalités d’extrême-droite aux idées violentes et haineuses. James Baudner a déjà harcelé des travailleurs en grève. Pat King a fulminé contre la « dépopulation » de la race blanche. Benjamin Dichter a soutenu des partisans brandissant le drapeau des confédérés à Ottawa. Cette occupation est orchestrée par l’extrême droite motivée par des théories de conspiration bizarres, sous le couvert d’une minorité de camionneurs qui s’opposent aux politiques de vaccination fédérales et provinciales.
Equipped with a bullhorn, @AlexSilasPSAC PSAC’s regional executive vice-president for the National Capital Region, was among those to intervene any time the situation grew particularly tense. https://t.co/CRyKe8BzA2 #BattleofBillingsBridge #FluTruxKlanGoHome
— PSAC NCR | AFPC RCN (@PSACNCR) February 14, 2022
Malgré tout, nous reconnaissons que de nombreuses personnes sont épuisées et profondément frustrées après deux longues années de pandémie. En tant que travailleurs, nous nous réjouissons du fait que le gouvernement fédéral, implementé par les membres de l’AFPC, ait rapidement établi des prestations de soins d’urgence dès le début de la pandémie, et qu’il se soit engagé à mettre en place un réseau national de services de garde d’enfants.
Toutefois, nous exhortons les gouvernements fédéral et provinciaux de s’engager sans délai à investir massivement dans la protection, le renforcement et l’expansion de notre système public de soins de santé mis à rude épreuve, notamment en créant un régime d’assurance-médicaments et un système nationalisé de soins de longue durée à but non lucratif. Nous réclamons 14 jours de congé de maladie payés et un salaire viable pour tous les travailleuses et travailleurs. Et nous demandons un meilleur soutien au revenu pour ceux et celles dont les ressources ne cessent de baisser à cause de la pandémie, y compris un soutien financier immédiat et direct pour tous les travailleuses et les travailleurs qui ont perdu leur revenu à cause de l’occupation des camionneurs.
Ces types d’idéaux — enracinés dans la solidarité et la communauté — sont les fondements des véritables mouvements de travailleurs. Nous continuerons à les défendre après le départ du convoi. Nous continuerons à nous mobiliser. Nous prouverons que l’amour est plus fort que la haine. Ensemble, nous vaincrons.
L’union fait la force.
En toute solidarité,
Alex Silas
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