L’AFPC-RCN dénonce le convoi raciste et menaçant

Déclaration d’Alex Silas, vice-président exécutif de l’AFPC pour la région de la capitale nationale :

« Nous condamnons catégoriquement la manifestation qui se déroule à l’enseigne du racisme et de l’intimidation au centre d’Ottawa depuis vendredi après-midi. La croix gammée, le drapeau des Confédérés et autres symboles racistes n’ont pas leur place dans la capitale, pas plus que la cacophonie assourdissante des klaxons qui perturbe les quartiers résidentiels. Et que dire de la profanation de la statue de Terry Fox et de la Tombe du Soldat inconnu!

Des milliers de résidents – en particulier des personnes noires, autochtones et racialisées, des femmes, des membres de la communauté 2SLGBTQ+, des personnes ayant un handicap – se sont sentis menacés et terrorisés dans leurs propres quartiers durant le weekend. Il a fallu annuler une vigile qui devait se tenir en personne pour commémorer la tuerie à la mosquée de Québec. Des manifestants blancs ont harcelé et intimidé le personnel d’hôtels, de restaurants et de magasins, ce qui a forcé la fermeture de certains établissements. Les manifestants s’en sont même pris au personnel des Bergers de l’espoir, un refuge pour sans-abris. Plusieurs bibliothèques, garderies et écoles sont encore fermées aujourd’hui, comme certaines cliniques de vaccination, ce dont se vantent des manifestants sur Twitter.

Nous sommes déçus de l’attitude adoptée par la Ville d’Ottawa et le Service de police d’Ottawa face à la situation. Au fil des ans, notre syndicat a participé à Ottawa à d’innombrables manifestations pour les droits de la personne, dont certaines il avait lui-même organisées. Pourtant, nous avons rarement, voire jamais vu les policiers faire preuve d’un tel égard et d’une telle amabilité à l’endroit de manifestants. Ces personnes qui envahissent nos rues ont droit à des toilettes portatives, gracieuseté de la Ville; la police leur a créé une affiche spéciale, et ses agents ont fraternisé avec eux au lieu de leur donner des contraventions pour actes illégaux.

Ce traitement inégal et raciste est extrêmement préoccupant. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer la façon dont les policiers traitent les manifestants suprémacistes au traitement qu’ils ont réservé aux manifestants noirs, autochtones et racialisés qui ont défendu les droits de la personne – notamment durant la manifestation La vie des noirs compte qui s’est tenue à Ottawa, en 2020.

Soyons clair : nous défendons le droit de manifester, mais pas celui de créer un climat toxique qui fait place aux propos haineux, comme c’est le cas depuis vendredi. À cause des auteurs de ces actes haineux, nos communautés se sont senties menacées, et la Ville n’a pas fait grand-chose pour y remédier. Au contraire, elle a veillé à accueillir les suprémacistes blancs et leurs alliés, et a toléré leurs gestes haineux et agressifs. 

La population de la région de la capitale nationale a le droit de vivre dignement et en sécurité, et la Ville d’Ottawa a une fois de plus failli à la tâche.

Vous êtes ici dans notre ville. Cette manifestation nourrie par la haine a assez duré : rentrez chez vous! »