Les membres de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) qui travaillent au Centre Booth de l’Armée du Salut ont voté massivement en faveur d’un mandat de grève, en réaction à une offre salariale de l’employeur qui les contraindrait à dépendre des services mêmes que fournit le centre.
On parle d’environ 60 travailleuses et travailleurs qui fournissent des services de refuge essentiels à certaines des personnes les plus vulnérables d’Ottawa. Les membres de la section locale 73100 de l’AFPC s’occupent de l’entretien, de l’administration et de l’accès aux aliments, en plus de fournir des services de consultation en toxicomanie, en santé mentale et en matière de dépendance.
Ce sont des personnes dévouées qui jouent un rôle de soutien important auprès des personnes en situation d’itinérance de la région d’Ottawa, notamment en les aidant à obtenir un logement, des soins de santé et des services visant à améliorer leurs compétences de vie.
« Ces travailleuses et travailleurs jouent un rôle déterminant pour combattre l’itinérance et la toxicomanie dans notre ville », explique Ruth Lau MacDonald, vice-présidente exécutive de l’AFPC dans la Région de la capitale nationale. « Ils méritent un salaire décent et comparable à celui de leurs collègues du domaine des services sociaux. »
Les membres du personnel du Centre Booth touchent un salaire inférieur à leurs homologues du secteur, et pour certains, inférieur au salaire minimum vital calculé pour la région d’Ottawa.
En 2023, le personnel de première ligne au Centre Booth gagnait moins que le salaire vital d’Ottawa, et 23 % de moins que dans un emploi équivalent. Par exemple, les préposées et préposés aux soins spéciaux gagnent 21 % de moins que leurs homologues du refuge des Bergers de l’Espoir à Ottawa.
En 2024, les salaires du personnel de première ligne du refuge des Bergers de l’Espoir étaient 27 % supérieurs à ceux de leurs homologues du Centre Booth. L’écart salarial pour le personnel d’entretien était quant à lui de 18 %.
En 2023, alors que le personnel et les plus vulnérables en arrachaient, la direction du Centre Booth empochait des salaires de 108 000 $ à 130 000 $ plus les avantages sociaux, et touchait une augmentation annuelle allant jusqu’à 5,5 %.
« La grève, c’est toujours le dernier recours, mais le degré de consensus témoigne de la grogne qui règne chez nos membres durant cette ronde de négociations. Leur travail important mérite un salaire qui reflète le coût de la vie dans leur ville, ajoute Mme Lau MacDonald. Il est temps que l’Armée du Salut présente une offre salariale respectable. »
Alors que les négociations se poursuivent, le refus de l’employeur à offrir des salaires équitables risque d’entraîner des interruptions de services dont dépendent les Ottaviennes et Ottaviens dans le besoin.