Allocution présentée le 10 novembre 2012 dans le cadre de la Conférence de la FTO sur l’équité

 

L’équité, sans condition!

C’était en 1970… les temps n’ont vraiment pas changé! Plus ca change, plus c’est pareil.

Comme le dit la chanson, de la confusion, il y en a!

Par contre, il y a moins de confusion aujourd’hui qu’il y en avait mardi… moins d’incertitude… moins de désespoir. Dans le fond de mon cœur, je savais que mardi serait une bonne journée!

N’oublions pas ces paroles : Oui, nous le pouvons!

Amen!

Et, si Barack Hussein Obama le peut, nous le pouvons aussi! Il a réussi et nous aussi.

Nous avons remporté une victoire cette semaine, nous, les membres des groupes d’équité! Comparons les foules du camp Obama aux foules du camp Romney. On voit bien la fracture sociale qui existe aux États-Unis. D’un côté, le progrès et l’égalité. De l’autre, le statu quo et le privilège, souvent fondé sur la classe et l’origine ethnique.

La campagne Obama regroupait la plupart des groupes d’équité, sinon tous. Ces groupes étaient absents ou visiblement sous-représentés au sein de la campagne Romney.

Pourquoi est-ce que je vous parle de la campagne présidentielle aux États-Unis? C’est que le président Obama a uni les communautés de couleur, surtout la communauté afroaméricaine comme personne n’avait réussi à le faire auparavant. 95 % des Afroaméricains ont voté pour Barack Hussein Obama. Ce n’est pas la couleur qui a parlé, c’est l’équité.  

Le leadership du président Obama nous inspire. Nous avons parfois été déçus de son rendement dans certains dossiers, c’est vrai. Mais nous n’avions pas d’autre choix que de l’appuyer. Notre attachement à cet homme est viscéral. Quand il parle de discrimination, d’épreuves, de difficultés émotionnelles et intellectuelles qu’il a connues comme leader, nous le comprenons. J’ai compati avec lui quand il a dû accuser Romney d’avoir répandu des faussetés. Mais il n’avait pas d’autre choix que de le dénoncer sous peine d’être accusé à son tour d’avoir menti.

Avouons toutefois que le président Obama ne nous a pas immédiatement unis. Au début de 2008, j’ai appelé des gens de la communauté afroaméricaine en Floride pour les inciter à voter pour lui lors des primaires. Partout on me répondait : Barack qui? Il n’est pas comme nous! Pour lui, la lutte était loin d’être gagnée. Pourtant, il a poursuivi son travail et nous a prouvé qu’il avait du talent à revendre. Il a montré qu’il méritait notre admiration et notre confiance. C’est alors que les gens ont commencé à s’unir.

La communauté afroaméricaine et les autres groupes d’équité se sont unis en 2008 pour élire Barack Obama. Mais ça n’a pas été facile. Il y a eu le choc entre l’équité et l’austérité, sans oublier la présence du Tea Party. L’abrogation de la politique DADT (Don’t ask, don’t tell) n’a pas été jugée suffisante. Au beau milieu de son mandat, le président commençait à perdre l’appui des communautés gaies et lesbiennes et d’autres groupes également. Mais il a su s’adapter. À la fin de son mandat, il a fait preuve de leadership dans son discours sur le droit au mariage des couples de même sexe, surtout si l’on considère l’opposition farouche des évangélistes afroaméricains. Il a pris position, conscient des répercussions.

Le leadership, c’est toute une expérience. Barack Hussein Obama l’a appris, et nous l’avons appris aussi. Nous sommes tous des leaders. Nous devons affronter les défis que pose la droite conservatrice. Cette droite qui a brillamment réussi à diviser notre société en deux solitudes.

Deux solitudes. Celle qui donne la victoire à l’équité et l’autre qui lui fait essuyer un échec.

J’arrive à l’essence de mon message.

L’équité avant l’austérité? L’analyse logique nous amène à poser la question : l’austérité a-t-elle préséance sur l’équité? Voilà l’équation que la droite conservatrice présente comme condition sine qua non aux mesures économiques comme celles imposées par le FMI.

Ces mesures visent à compenser la cupidité des grandes entreprises qui acculent la société à la faillite.

Pour nourrir la cupidité des grandes sociétés, la droite conservatrice coupe les services publics, ces mêmes services qui visent l’intérêt public. Les coupes dans les services publics nuisent au progrès que doit réaliser une société qui veut devenir véritablement équitable.

Il faut empêcher l’establishment conservateur d’imposer son programme d’austérité. L’austérité favorise les riches et appauvrit la société en général. L’austérité impose une servitude économique et une dette qui place les gens à la merci d’une charité descendante. L’austérité fait échec à notre projet de société équitable.

Vous rappelez-vous les années 60 et les débats sur l’accès pour les personnes en fauteuil roulant? Nombre de promoteurs et de propriétaires immobiliers clamaient haut et fort qu’ils feraient faillite si on les obligeait à bâtir des rampes et à modifier les structures. Pourtant, la société s’est tenue debout au nom de l’intérêt public et le gouvernement lui a donné raison. Personne n’a fait faillite. Bien sûr qu’il y a des coûts, mais le débat n’a plus lieu. L’accès est devenu un droit. Mais comme tous les droits, si nous ne le défendons pas, nous risquons de le perdre.  

Alors, quand on parle d’équité avant l’austérité, je vous dis que l’un n’a rien à voir avec l’autre. Il faut à tout prix les dissocier. La droite conservatrice essaie d’établir un lien entre les deux, mais il faut résister.

Notre devise, notre manifeste, notre credo : L’équité, sans condition!

Mardi dernier, nous avons vu le président Obama victorieux. Les foules venues l’applaudir témoignaient de l’équité. L’équité et le progrès ont triomphé cette semaine contre l’attaque acharnée de la droite conservatrice. Quand nous sommes appelés à réagir dans tous les dossiers d’équité, il n’y a qu’une seule vraie réponse : l’équité, sans condition!

C’est sans condition que nous défendrons nos acquis. C’est sans condition que nous allons promouvoir les gestes à poser. La diversité est notre pierre angulaire. Nos différences sont source d’identité.

Nous sommes unis pour défendre et promouvoir l’équité, sans condition. Nous allons aplanir les obstacles qu’on met sur notre route et avancer, bras dessus, bras dessous. Les stratagèmes économiques et politiques des conservateurs ne nous arrêteront pas. Nous allons demeurer fidèles à la cause et continuer à promouvoir, défendre et réaliser la vision de Martin Luther King. Malgré les défis, nous allons avancer pas à pas, tous les jours.

En toute solidarité, unis dans la diversité, le progrès et la liberté, nous allons défendre et promouvoir l’équité, l’équité, sans condition!

Consœurs et confrères, merci!