avec Franck Binard
Question : Bonjour. Greg, je sais que vous avez une longue expérience de la politique et que cette expérience a été mise à profit lors de l’élection du 19 octobre. Dites-moi, avez-vous toujours été une bête politique?
En fait, j’ai fait mes débuts comme musicien, travaillant à mon compte. J’ai joué sur différentes scènes un peu partout à Montréal pendant environ cinq ans. C’est comme ça que je gagnais ma vie. J’ai attrapé très tôt le virus de la musique, ma mère m’ayant inscrit à des cours alors que j’étais tout jeune. En plus, je viens d’une famille où il y a beaucoup de musiciens. J’ai essayé plus d’un instrument, dont l’accordéon qui a été le premier instrument que j’ai joué. Selon ma mère, si on savait jouer de l’accordéon, on pouvait jouer tous les instruments. Il se trouve qu’elle avait raison. En parallèle, ma famille était très impliquée en politique. Mon initiation s’est faite à 12 ans, si bien qu’au moment de m’inscrire au programme de musique à McGill, j’avais participé à huit campagnes. Pourtant, je ne me voyais pas faire une carrière en politique. À l’époque, c’était un passe-temps, une activité à faire après le boulot. J’ai donc continué à gagner ma vie autrement, en faisant de la musique, puis en passant à l’enseignement, ma deuxième carrière.
Question : Comment a commencé votre engagement dans le mouvement syndical?
Je viens d’un milieu libéral et les idées prônées coulaient de source, à mon avis. En 1990, la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (FEESO) m’a recruté pour faire partie de son comité de direction. Deux ans plus tard, j’en étais le président. J’estimais à l’époque, et j’en suis toujours convaincu aujourd’hui, que la défense des enjeux sociaux est le devoir de toute personne possédant les compétences voulues et le potentiel de faire avancer les choses. Au moment où la lutte contre le gouvernement de Mike Harris s’est organisée, j’avais des liens au Parti libéral et à la Fédération. À l’époque, les deux s’étaient ralliés et voulaient faire tomber le gouvernement Harris. J’étais donc bien placé pour faire avancer leur cause.
Question : Qu’est-ce qui vous a poussé à entrer dans la lutte contre de gouvernement Harper?
Le mouvement de mobilisation contre le gouvernement Harper m’a rappelé des souvenirs. Je reconnaissais même certains visages. C’était le même combat, avec les mêmes armes. Il fallait absolument que je m’implique. J’ai donc mis à profit l’expérience que j’avais acquise. Lorsque j’ai communiqué avec Larry, je m’étais déjà engagé à fond. Il avait entendu parler de moi, savait ce que j’avais fait. Je lui ai parlé de mon plan et c’est comme ça que nous avons commencé à faire campagne ensemble. Et nous avons gagné, du moins cette fois-ci.
J’espère vraiment que nous n’aurons pas à recommencer.