Ottawa—Les changements au Code canadien du travail dans le projet de loi C-4 éliminent les protections existantes pour le système reproducteur des femmes.
Une analyse détaillée du projet de loi révèle que les femmes n’auront plus le droit de refuser un travail dangereux qui les exposerait à des solvants organiques, des produits mutagènes, tératogènes ou cancérigènes, ou des radiations ionisantes, des bactéries et des virus.
Selon la définition actuelle du Code du travail, il y a « danger » si on est exposé à des matières dangereuses pouvant causer des maladies chroniques, mais aussi à des situations susceptibles d’avoir des effets à long terme sur le système reproducteur.
Dans le texte du projet de loi C-4, la définition de « danger » ne comprendra que les menaces « imminentes ou sérieuses pour la vie ou pour la santé de la personne ». Les mots systèmes reproducteurs ont été complètement retirés du texte de la loi.
Larry Rousseau est le vice-président exécutif régional de l’Alliance de la Fonction publique du Canada dans la région de la capitale nationale. Pour lui, ces changements s’attaquent directement à des droits que les femmes ont obtenus après des décennies de dures batailles.
« C’est un pas en arrière immonde pour toutes les travailleuses, a déclaré Rousseau, les femmes une fois de plus vont subir les pires conséquences de l’attitude rétrograde des conservateurs.»
Selon Rousseau, Kellie Leitch, députée de Simcoe-Grey, a bien des comptes à rendre. En tant que ministre du Travail, elle est responsable du Code canadien du travail. Mais elle est également ministre de la Condition féminine. Ainsi est-elle responsable de la santé et de la sécurité d’un million de travailleuses et de travailleurs.
« Est-ce qu’elle est vraiment en train de retirer aux femmes la possibilité de se protéger des menaces qui pèsent sur leur santé reproductive? Si oui, elle est mieux de justifier ses propositions avant de les faire adopter. »
Tout travailleur, toute travailleuse, a droit à un milieu de travail sain et sécuritaire. Vouloir nier ces droits et mettre les gens en danger, c’est tout simplement criminel.