Que l’article publié le 27 février 2013 dans la Revue de Gatineau me laisse perplexe, va sans dire. Grosso modo, tout va plus ou moins bien jusqu’à ce qu’on arrive au propos voulant que l’Alliance de la fonction publique du Canada soit « le plus gros syndicat au Canada, mais un des plus homophobes aussi… »
À la lumière froide d’une analyse intelligente, voir intellectuelle, un tel propos s’écroule sous la preuve irréfutable de la longue feuille de route d’action politique de l’AFPC. De l’action politique syndicale qui défend et promeut les droits de la personne incluant les gais, lesbiennes, bisexuels et transgenres (GLBT). De l’action politique syndicale qui est menée souvent contre les critiques acerbes et amères des mouvements de la droite. Bref, qu’un syndicat à titre d’institution que ce soit l’AFPC ou tout autre syndicat qui tombe sous la famille du Congrès du travail du Canada (CTC), soit traité d’homophobe est carrément absurde. C’est grâce au mouvement syndical, notamment, que plusieurs gains en matière de droits des GLBT ont été réalisés au cours des dernières décennies. Et l’AFPC en est fier de son rôle à cet égard.
Et de un.
En 1971, ma famille a quitté la plus importante métropole en Amérique du Nord, ma ville natale de New York, pour immigré au Canada et s’installer dans un petit village rural dans l’Ouest du Québec, le Lac Blue Sea. Pour moi, jeune New Yorkais noir, témoin vivant d’une homophobie presqu’omniprésente, j’ai vécu le plus grand soulagement en arrivant dans une petite localité ou l’homophobie, si elle existait, se faisait beaucoup plus discret. La peur bleue que j’avais connu à New York que quelqu’un m’accuse ouvertement d’être homosexuel avait alors presque complètement disparu lors de mon arrivée dans cette région rurale du Canada. Je suis particulièrement offensé par des propos qui voudraient que des anglophones vivant en milieu rural, notamment, soient plus homophobes que d’autres personnes vivant ailleurs au pays. Ayant vécu en milieu rural comme anglophone bilingue pour une bonne partie de ma vie, je crois que les gens en milieu rural ne sont ni plus ni moins homophobes, mais apprennent à mieux se connaître et s’accepter qu’en milieu urbain.
Et de deux.
Ce qui me désole le plus concernant la publication de cet article dans la Revue de Gatineau, c’est le manque flagrant d’éthique et de professionnalisme journalistiques dont fait preuve le journal en publiant des propos qui frisent la haine (contre une communauté linguistique particulièrement). Je souhaite que de tels propos soient rejetés du revers de la main comme étant absurdes par toute personne intelligente qui en fait une bonne analyse au niveau de la politique sociale de notre société.
En toute solidarité,
Larry Rousseau
Vice-président exécutif régional
Région de la capitale nationale
Alliance de la fonction publique du Canada